Collège Castelnau d’Estrétefonds : apprendre au cœur du vivant
Implanté au cœur d’un bois préservé, le collège 600 de Castelnau d’Estrétefonds est bien plus qu’un équipement public : c’est un manifeste en faveur d’une architecture éducative, durable et profondément humaine. Ce projet s’appuie sur trois piliers complémentaires : une architecture éco-responsable, participative et régénérative, au service du bien-être et de l’inclusion.
Une architecture éco-responsable
Le bâtiment atteint le niveau Or du label BDO, témoignant d’un engagement environnemental ambitieux, dans un cadre budgétaire maîtrisé. Il associe béton bas carbone, murs à ossature bois, charpente bois, menuiseries bois-alu, et privilégie des matériaux sains : isolants biosourcés, sols en marmoléum, peintures à faibles COV.
Ces choix garantissent une qualité de l’air intérieur optimale et un confort sensoriel durable. Les performances énergétiques sont assurées par une combinaison de géothermie, de panneaux photovoltaïques, d’inertie thermique et d’une conception bioclimatique rigoureuse.
Une démarche participative forte
L’un des socles du projet est la co-construction avec les usagers. Élèves, enseignants, élus et associations locales ont été associés à toutes les phases, à travers ateliers participatifs, séances de conception collaborative et sensibilisation au réemploi, menés avec le soutien d’UNA Ingénierie.
Cette démarche a permis de concevoir un équipement adapté aux usages réels, qui suscite un fort sentiment d’appropriation. L’architecture s’aligne ainsi sur les valeurs de l’École républicaine : ouverture, égalité, inclusion.
Un projet régénératif, ancré dans son écosystème
Le collège s’intègre dans une forêt naissante, dont la préservation a guidé la conception. Une écologue et une paysagiste ont veillé à la protection de la biodiversité pendant le chantier et à la régénération du site. Le projet intègre nichoirs, haies sèches, îlots de fraîcheur, et respecte les cycles du vivant. L’extérieur n’est pas un simple décor, mais une extension pédagogique et sensorielle du bâtiment.
Une architecture du bien-être et de l’émancipation
Le parti architectural vise à respecter ceux qui vivent l’école au quotidien. L’approche physiologique (lumière naturelle, confort acoustique, textures, colorimétrie) favorise la concentration et l’apaisement. Inspiré par les recherches du laboratoire BONHEURS et de l’ARobE, le projet propose des espaces capacitants, flexibles, non genrés, encourageant l’égalité et la diversité des pratiques pédagogiques, formelles et informelles.
Les lieux de vie sont pensés comme autant d’occasions de créer du lien : cour égalitaire, préau ouvert sur la nature, CDI connecté aux enseignements, salles modulables. L’établissement devient un cadre de travail respectueux, un lieu d’apprentissage en phase avec les enjeux sociaux et écologiques contemporains. Pensé comme un lieu d’émancipation et de diversité des usages, il réinvente le quotidien des collégiens en accordant une attention fine aux corps, aux rythmes, aux relations sociales.
Les WC sont non genrés, organisés par tranches d’âge (6e d’un côté, 5e à 3e de l’autre), offrant un espace inclusif qui respecte à la fois l’intimité et les identités. La cantine, avec ses mange-debouts et assises variées, permet à chaque élève de choisir comment et avec qui déjeuner, sans isolement forcé. Elle favorise les échanges tout en acceptant la solitude choisie.
La cour n’est plus un espace dominé par un terrain de sport central, mais un lieu pensé pour tous : petits groupes, jeux calmes, temps seul ou jeux collectifs peuvent coexister. Les jeux de ballons existent, mais ne sont pas structurants. Ce rééquilibrage spatial favorise l’égalité d’accès aux espaces extérieurs et encourage des interactions multiples, moins genrées et plus inclusives.
Un travail approfondi a été mené avec le laboratoire BONHEURS autour des lieux capacitants : comment chaque élève peut-il se sentir autorisé à agir, à apprendre, à exister pleinement dans un espace scolaire ?
Cette réflexion a guidé toute la conception : flexibilité des usages, liens entre espaces formels et informels, continuités physiques et symboliques entre les lieux d’enseignement, de repos et de vie collective.
Ce collège propose ainsi une typologie inédite, qui ne réplique pas les standards, mais qui fabrique un environnement scolaire plus juste, plus attentif et profondément tourné vers les besoins contemporains des jeunes.
Le collège de Castelnau d’Estrétefonds propose une réponse cohérente, concrète et sensible à l’urgence climatique comme aux aspirations éducatives : une architecture sobre, juste et profondément vivante.
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